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"J'ai pris ton nez !" vous a-t-on dit alors que vous aviez quatre ans; en guise de nez on vous montrait alors une partie du pouce de l'auteur facétieux de cette plaisanterie. Ce jeu qu'à peu près tout le monde a connu durant son enfance, vous ne pourrez peut-être plus y jouer avec vos enfants. Un projet de loi est en préparation au ministère des solidarités et de la santé visant son interdiction pure et simple. Pas tant parce que certains parents ne mesurant pas leur force ont réellement arraché le nez de leurs enfants, ce phénomène étant tout de même extrêmement rare, bien que copieusement relayé sur les réseaux sociaux. Mais surtout parce que certains psychologues dénoncent le traumatisme que peut induire une telle pratique. "Faire croire à un enfant qu'on le mutile, ça ne peut évidemment pas être sans conséquence !" nous affirme le docteur Michel Tournedeau. "Même si on ne le mutile pas physiquement, on produit une forme de mutilation mentale bien réelle dont l'enfant aura à subir le poids toute sa vie." précise-t-il.
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Du côté de l'opposition, on émet déjà des critiques. Pour le député républicain Guillaume Ledépart, "Il y a peut-être des problèmes plus importants à régler ! N'était-il pas plus urgent d'interdire le jeu de la petite bête qui monte, qui monte, qui monte, incitation à peine voilée aux attouchements pédophiles ?". Chez "Europe Ecologie les verts", c'est le jeu "révoltant" de "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette" qui est visé parce qu'il encourage l'idée que "toute joie sincère exprimée dans le rire doit être réprimée par un acte de violence physique" selon le député Éric Auculot.
La protection de l'enfance est peut-être un sujet suffisamment sérieux pour que l'on sache dépasser ces clivages partisans en vue de produire un projet de loi exhaustif contre tous ces abus.