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Les vacances de Pâques sont bientôt terminées pour tout le monde. Les étudiants entrent dans la dernière ligne droite avant les examens. Dans certaines facultés de Lettres, de sérieuses difficultés se font pressentir quant au bon déroulement des épreuves de Juin. En effet, les effectifs sont tellement importants que la gestion des salles d'examen devient parfois un véritable casse-tête. Pour prévenir ces problèmes, l'administration de quelques universités a pris une initiative on ne peut plus étonnante.

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Les étudiants s'endorment sur leur copie
L'idée a germé à la faculté de Lettres et Sciences humaines d'Aix-en-Provence. Emile Isnart, professeur d'ethnologie, nous explique : "Ces dernières années, le nombre d'étudiants a été en constante augmentation. Cela n'a semblé préoccuper personne mais, aujourd'hui, la situation a vraiment atteint un point critique. Pour les partiels de Janvier, la faculté ne possédait tout simplement pas assez de salles pour faire passer les examens à tous les étudiants. Nos locaux étaient arrivés à saturation. Le seul moyen de faire passer les épreuves était d'augmenter la durée de la période d'examens. On aurait pu ajouter une semaine de partiels mais l'administration a jugé cette alternative inenvisageable dans la mesure où cela aurait trop empiété sur le second semestre. La seule solution était donc de mettre en place des examens de nuit."

Cette curieuse idée que constitue l'examen de nuit a réellement été mise en oeuvre en Janvier, à la faculté de Lettres et Sciences humaines d'Aix-en-Provence. Concrétement, cela consiste à faire passer des épreuves de 20h00 à 08h00, créneau horaire où, habituellement, la faculté est fermée. Ainsi, certains examens ont lieu de 20h00 à 00h00. Ceux-là, bien qu'assez épuisants pour les étudiants, ne semblent pas poser de problèmes particuliers. D'autres se déroulent de 00h00 à 08h00 et incluent quelques heures de sommeil. Ce dernier créneau horaire s'avère particulièrement éprouvant. Il n'est alors pas rare de voir certains étudiants arriver en salle d'examen munis de thermos de café et parfois d'oreillers afin de s'octroyer quelques heures de sommeil réparateur. Cette solution de l'examen de nuit permet, certes, de faire passer les épreuves à tous les étudiants mais n'offre évidemment pas des conditions de travail satisfaisantes. C'est, d'ailleurs, ce que pensent la majorité des étudiants ayant passé une épreuve entre 00h00 et 08h00...

Solène, 20 ans, étudiante en psychologie, a passé un examen de nuit en Janvier et témoigne : "J'ai été assez prévoyante, contrairement à certains. Ainsi, j'ai eu la bonne idée de dormir une bonne partie de la journée précédant l'épreuve de nuit. J'ai aussi, bien entendu, apporté du café et quelques en-cas. Malgré tout, je n'étais pas au mieux de ma forme et je pense que j'aurais pu réussir davantage mon épreuve dans des conditions normales. Je mise donc beaucoup sur l'indulgence des correcteurs..."
Emmanuel, lui, a eu beaucoup moins de chance et apporte un témoignage un peu différent : "J'avoue que c'est une expérience à vivre. C'est vraiment fascinant, un examen la nuit. Mais, il est très dur de rester concentré. Vers trois heures du matin, la plupart des étudiants dormaient, sauf moi. Je crois que je suis resté une bonne heure à contempler une fille en train de dormir. C'était très beau. Dommage que ce spectacle ait été gâché par le ronflement de mon voisin de derrière." Les yeux un peu humides, Emmanuel nous explique qu'il avait fait son devoir entièrement au brouillon et qu'il s'est accordé ensuite quelques heures de sommeil, pensant qu'il aurait le temps de recopier le tout au propre au petit matin. Malheureusement pour lui, il s'est réveillé beaucoup trop tard, environ dix minutes avant la fin de l'épreuve, et, le temps de recouvrer totalement ses esprits, il n'a pu que rédiger l'introduction de sa dissertation sur la feuille à rendre. Ce genre d'histoire est arrivée à beaucoup d'étudiants et la plupart d'entre eux sont extrêmement dubitatifs quant à la mise en place à long terme de l'examen de nuit.

L'examen de nuit doit donc être moins interprété comme une réelle solution que comme un appel au secours venant des facultés de Lettres. Il serait donc temps, pour l'Etat, de considérer l'Education comme un secteur-clef. L'enseignement supérieur traverse actuellement une crise grave. L'Education est rarement vue comme étant un investissement sérieux alors qu'elle en constitue un à part entière. Nos dirigeants devraient donc s'occuper de ces problèmes inquiétants en n'oubliant pas que la base d'une nation rayonnante est un système éducatif de qualité.

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