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Les télévisions associatives parisiennes auxquelles le gouvernement avait accordé des canaux sur la TNT il y a quelques mois sont aujourd'hui en perte de vitesse. On se souvient dans quel contexte ces attributions surprenantes avaient eu lieu. Suite à la crise économique provoquée par la COVID, de nombreuses chaînes de télévision tant publiques que privées se trouvèrent dans l'incapacité de payer leurs salariés. Les différents épisodes alternant plans de licenciement et grèves aboutirent finalement à la fermeture de TF1, France 2, France 3, France 5, Canal+, M6, C8, W9 et bien d'autres... Mais comme la nature a horreur du vide, le gouvernement pensa rapidement à une solution de remplacement, au moins pour la région parisienne. Il fut alors décidé d'accorder les canaux laissés vacants à des télévisions associatives ou des médias indépendants habitués à diffuser sur internet. Donner la parole à des structures basées sur la gratuité et le bénévolat semblait la seule issue possible face à la crise économique. Le plus surprenant dans cette affaire fut que les médias en question étaient des médias extrêmement militants et très hostiles au gouvernement, habitués à couvrir les mouvements de contestation sur un ton plus que complaisant. Cependant, ceci ne se fit pas sans condition quant au contenu éditorial. Il fallait en effet pour obtenir un canal souscrire à la charte sur la santé imposant de relayer les recommandations du gouvernement en terme de respect des gestes barrières et des différentes mesures de restriction impliquées par le lutte contre le virus et ses variants et de ne pas relayer les thèses complotistes et rassuristes, et même de les combattre. C'est ainsi que le gouvernement accorda des canaux à de nombreux médias tels que La tronche en biais, Canal Zetetik, 3615 Plenel Junior, Le Média pour tous, Jordanix+, TéléBricmont, Maza TV... En procédant ainsi, le gouvernement se croyait assuré d'avoir des relais efficaces de sa campagne de prévention même si les relais en question étaient extrêmement critiques quant aux autres points de sa politique, jugés secondaires en pleine crise sanitaire.
Mais aujourd'hui, on en est à se demander si ces nouveaux médias ne sont pas en train de disparaître à petit feu comme leurs prédécesseurs. Manque d'assiduité, émissions annulées, rediffusions à répétition, nombre d'intervenants réduits jour après jour, émissions participatives sans participants : toutes les chaînes semblent connaître le même déclin. On en a vu un exemple frappant mercredi soir sur Maza TV. Sur le plateau de l'Actu par dessous, l'émission phare de la chaîne, Olivier est seul alors qu'au départ, l'équipe était composé de huit personnes. Le plateau quasi-désert peut s'expliquer facilement compte tenu des restrictions sanitaires mais il n'y a personne non plus en télédiffusion. Devant les hypothétiques téléspectateurs, Olivier exprime son désarroi: "Ça m'intéresse pas vraiment de continuer la chaîne tout seul... Faut vous dire que vous assistez peut-être à la dernière ou l'avant-dernière émission.... Parce que je commence à en avoir marre." Quelle est la cause d'une telle désertion ? On n'a pas vraiment d'explication si ce n'est le manque croissant de motivation, la lassitude. Mais peut-être est-ce à rattacher à un phénomène similaire qui est le décrochage croissant des salariés vis-à-vis de leur entreprise. Face à certaines situations exceptionnelles, les associations bénévoles ne sont peut-être pas si différentes des entreprises lucratives.
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Un plateau TV déserté faisant face à un canapé vide

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